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jeudi 1 juillet 2010

Lettre Ouverte aux Membres du Conseil Consultatif National

Lettre (ouverte) à Messieurs les Conseillers
au Conseil consultatif national
Au Nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.
Toute la Louange est due à Allah, le Seigneur des mondes. La Paix et la Bénédiction d’Allah soient sur Son noble Messager Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Honorables Conseillers,
Au moment où vous vous préparez pour les assises en vue de l’analyse du projet de constitution pour l’avènement de la 7e République au Niger, j’ai l’honneur de vous adresser ce message que je vous prie de bien vouloir recevoir et qui, en mon humble conviction, relève de mon devoir en tant que citoyen du Niger.
Honorables Conseillers,
La Constitution –que vous avez la lourde responsabilité de proposer à l’instance de décision– est le texte fondamental de la République. Mais avant d’être une république, notre pays, le Niger, est une société humaine, une grande personne morale caractérisée par de pertinentes normes et valeurs et fière de son identité et de ses aspirations. Or, comme vous le savez, depuis l’avènement des « grandes mutations politiques » réfléchies et imposées aux peuples de la planète en général et du tiers-monde en particulier, notre pays s’est retrouvé dans une terrible épreuve consacrée par ce « grand paradoxe d’option politique ».
En effet, juristes ou non, politiques ou non, acteurs dynamiques de la géopolitique nationale ou non, tous les Nigériens savent que nous évoluons aujourd’hui à l’intérieur d’un cadre démocratique qui tire son fondement d’un courant de pensée totalement exotique par rapport, bien sûr, à notre détermination sociale et culturelle. Encore qu’aujourd’hui, tout particulièrement, nous avons dans le « socioculturel » une cause prééminente qui ne saurait en aucune façon et à aucun moment être négligée : la cause religieuse. Une cause qui constitue une réalité tangible de la société nigérienne. Une cause qui rime avec les profondes aspirations du peuple nigérien. Une cause, donc, que l’on ne saurait ignorer dans l’élaboration d’une loi fondamentale devant régir ce peuple-là.
Honorables Conseillers,
Si je vous adresse cette lettre à cette occasion –c’est assurément inaccoutumé–, bien évidemment, c’est non sans raison motrice. Comme vous le savez, en effet, notre expérience politique, depuis l’accès de notre pays à la République, s’est toujours caractérisée par un contraste patent entre l’esprit constitutionnel et la confession religieuse de notre Peuple. Cela, justement, à cause du caractère essentiellement anti-religieux du modèle politique que l’on a toujours donné à notre Peuple qui, lui, est foncièrement religieux. C’est là le fait éclatant d’une injustice politique, donc d’une grande injustice.
J’ose croire que vous conviendrez avec moi, Honorables Conseillers, que la politique est l’affaire des Hommes et que l’Homme est intimement lié à Dieu. Il serait dès lors inconcevable qu’un projet politique vienne créer une rupture entre l’homme et son Seigneur, Dieu. Et je serais heureux de savoir que tout comme moi, vous croyez (sinon vous savez) que l’homme n’est pas un descendant évolutionniste du singe ni d’aucun autre primate mais qu’il descend plutôt d’une noble créature de Dieu. Ce Dieu, qui est le Créateur non seulement de l’homme mais des cieux, de la terre et de ce qu’il y a entre eux. Ce Dieu qui a ennobli l’être humain et lui a assigné un modèle de vie nécessaire, depuis le jour où Il l’a désigné pour être Son représentant sur cette portion de l’Univers que nous appelons planète terre. Ce Dieu qui a proposé et imposé à l’Homme un modèle d’existence –le seul qui puisse lui convenir vraiment– afin qu’il vive heureux dans ce monde et obtienne le salut éternel dans l’Au-delà. C’est ce modèle de vie qui est le projet politique idéal en ce qu’il met l’homme dans toutes les conditions nécessaires, tout en reconnaissant à Dieu tout ce qui Lui appartient.
J’ose croire que vous conviendrez avec moi à ce point de vue. En tout état de cause, ce n’est pas le rapporteur général de votre illustre institution qui me dirait le contraire. Lui qui reconnaît que ce modèle de démocratie –qui se définit comme pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple– est discriminatoire. Lui qui reconnaît, d’ailleurs, que ce modèle de démocratie exotique est impossible à réaliser (cf. Émission « Lumière » du mardi 22 juin 2010 sur Télé Sahel).
Honorables Conseillers,
Puisque la « démocratie exotique » est impossible à réaliser (c’est votre avis, si j’ose l’apprécier car c’est l’avis de votre rapporteur général martelé à l’attention de l’opinion nationale), alors qu’attendons-nous pour réfléchir et mettre en œuvre un modèle démocratique qui cadre parfaitement avec les réalités et les aspirations du Peuple nigérien ?
Vous le savez beaucoup mieux que moi, depuis la fin du régime instauré en 1974 –qu’une vulgaire pensée née de la réflexion d’un soi-disant constitutionnaliste a toujours appelé « régime d’exception »–, nous avons connu une suite de constitutions dont l’irréalisme n’a d’égal que leur caractère tout à fait étranger à notre identité et notre détermination en tant que société respectable et respectueuse.
Honorables Conseillers,
Je puis conjecturer (positivement) qu’en tant que mandataires de la Nation, vous ne souhaiteriez jamais être à l’origine d’un conflit entre cette nation et sa législation. Dans un contexte comme le nôtre où pratiquement tout le monde connaît Dieu (la somme des musulmans et des chrétiens représente près de 100% de la population nigérienne), il serait tout simplement inadmissible qu’une loi (de dimension constitutionnelle ou autre) se caractérise par sa méconnaissance totale de la chose divine. Ce serait donc tout à fait naturel de « proposer » au Peuple nigérien un modèle de constitution à la mesure de sa détermination confessionnelle. Et ce ne sera que justice !
Par ces temps où le monde assiste à la chute du faux et de l’injustice sous toutes leurs formes (l’arrivée d’un noir au sommet de l’État aux USA en est un exemple patent), rien ne pourrait justifier la promotion, au Niger, d’une injustice aussi pittoresque que l’imposition d’une constitution négationniste à un peuple croyant. En cette ère où les puissances capitalistes du Nord, elles-mêmes, se tournent vers l’Islam en adoptant la finance islamique (par exemple) au profit du système financier international. Par cette période « de grande ouverture d’esprit », il ne serait pas imaginable qu’un peuple croyant se voie doter d’une constitution qui « refuse Dieu dans les affaires étatiques ». C’est dire que vous avez le devoir de tenir compte des aspirations du Peuple nigérien dans la lecture du projet de Constitution qui fera passer notre pays à la 7e République. Et tenir compte des aspirations du Peuple passe par la prise en compte de toutes ses valeurs sociétales, en particulier de sa détermination confessionnelle. Et c’est parce que je suis entièrement d’accord avec Monsieur le Rapporteur Général et autres (selon qui le « pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple » est tout simplement discriminatoire et utopiste) que je viens vous suggérer de tout mettre en œuvre pour libérer, une fois pour toutes, le Niger et son peuple de cette sujétion politique qui, en vérité, ne profite qu’aux démons de l’injustice et de la domination arbitraire. Et je vous adresse humblement ce message en souhaitant qu’il nous serve à tous de conseil loyal et qu’il nous fasse converger vers le bien et le bonheur du Peuple nigérien.
Tout en vous souhaitant plein succès dans la lourde mission qui vous est assignée, je vous prie de recevoir, Honorables Conseillers nationaux, l’expression de ma considération distinguée.
Abou Soumayya
Zinder, le 23 juin 2010

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