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jeudi 1 juillet 2010

Un musulman appelle

[Contribution] ELABORATION DES TEXTES FONDAMENTAUX DE LA REPUBLIQUE: UN MUSULMAN APPELLE...
Écrit par A.D    Lundi, 24 Mai 2010 00:23
Après le coup d’Etat militaire du 18 février qui a mis fin à la 6eme République, le Niger a ouvert pour la sixième fois de son histoire, un intermède de réflexion sur son futur politique et institutionnel, et les valeurs sur lesquelles doit se fonder l’action de l’Etat.
Depuis l’installation du Conseil consultatif national et du Comité des textes fondamentaux, les organisations politiques et associatives s’affairent  pour définir et proposer leur idée du Niger de demain. Dans ce débat où chacun cherche à faire prévaloir sa vision du monde, la voie des musulmans ne doit pas rester cette fois encore inaudible, dans un pays à 99% musulman. Ceci est un appel à tous les musulmans du Niger, pour qu’on ne réédite pas ce que nous avions connu lors des précédents débats politiques nationaux, où l’apport demandé aux représentants de l’islam se limitait à prononcer la Fatiha  à l’ouverture et à la clôture des sessions.
Aujourd’hui, nous avons une chance à saisir, qui peut-être ne se représentera pas de sitôt. Et  nous disposons pour cela d’atouts que nous n’avions pas avant. En effet, à la différence des décennies passées où le monopole de l’expression de l’opinion islamique autorisée n’était à tort ou à raison reconnu qu’aux ulémas traditionnels (c’est-à dire qui ne savent pas lire et écrire en français), nous avons aujourd’hui la chance d’avoir des intellectuels  qui, tout en étant formés à l’école occidentale, ont une connaissance pointue des questions et de la jurisprudence islamiques, leur permettant de se  prononcer valablement sur les sujets en débat. Ces musulmans peuvent aujourd’hui par la grâce de Dieu porter la voix de l’islam dans n’importe quel forum, sans courir le risque de se faire marginaliser ni instrumentaliser.  
Certes, il existe des Nigériens, musulmans de surcroît mais ultra francophiles d’esprit, partisans d’une laïcité  aux allures martiales,  qui sont convaincus que les musulmans n’ont rien à dire sur la chose politique, voire n’ont pas le droit de le dire. Ceux-ci oublient que nous vivons en ce moment une période de transition politique où toutes les sensibilités sans aucune exception sont invitées à s’exprimer sur la marche du pays. La seule composition du Conseil consultatif national  suffit comme image de la diversité sans rivages des points de vue à consulter, et comme argument pour dissuader ceux qui seraient tentés de dénier aux autres leur droit à l’expression.
Notre appel s’adresse d’abord aux musulmans membres  du Comité des textes fondamentaux et du Conseil consultatif national. A ces derniers, nous voulons dire qu’ils doivent éviter de reproduire les comportements de faire valoir que nous avions connu naguère.   Cette invitation ne s’adresse pas  uniquement aux ulémas désignés es qualité au sein de ces instances. Elle vise tous ceux qui, ulémas, universitaires, chefs traditionnels, administrateurs, militaires, syndicalistes, politiciens etc… se sentent  aujourd’hui liés par le serment  « la ilaha illa Allah ».
Cet appel s’adresse ensuite aux leaders musulmans au sens large: hommes politiques, militants associatifs, intellectuels et ulémas jouissant d’une reconnaissance sociale aussi minime soit-elle, pour qu’ils s’investissent  dans ce débat public, et fassent connaître le point de vue de l’islam sur les questions essentielles de la marche de notre pays, et cela, dans la plus pure tradition de la confrontation démocratique des idées.   Il s’adresse enfin aux musulmans de base, des villes et des villages, qui se sont jusque-là contentés de pratiquer leur foi et de la développer en eux-mêmes et pour eux-mêmes, sans se préoccuper de tout ce qu’une reconnaissance de notre identité musulmane peut nous apporter comme garantie de protection et comme chance de progrès.
Pourquoi les musulmans doivent se prononcer?
Nous devons contribuer au débat qui s’ouvre dans le pays parce qu’à la différence de beaucoup de participants à ce forum, nous avons de vraies solutions à proposer aux problèmes du pays. Cette intervention est utile également pour casser  les idées reçues que certains Nigériens continuent de nourrir vis-à-vis de l’islam dans ses rapports avec la politique.
Pour ce faire, et avant de parler des idées nouvelles que nous proposerons de prendre en compte dans notre prochain texte fondamental, un examen rapide du contenu des deux dernières constitutions du Niger (celles de 1999 et de 2009)  s’impose, afin de faire ressortir quelques contradictions qu’il faudra corriger dans la future constitution.

1.    La non affirmation de la foi en Dieu comme fondement de notre personnalité et de la religion comme ciment de notre unité et de notre identité nationales. Dans le préambule des deux constitutions visées ci-dessus, toute une série de principes ont été cités comme étant des  valeurs fondamentales auxquelles le peuple nigérien est attaché. Il en est ainsi des droits de l’homme, l’Etat de droit, la démocratie pluraliste, l’unité africaine, l’intégration régionale  etc… Et le constituant de citer certains textes internationaux comme la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981.
En parlant de valeurs, il est clair qu’aucun de ces principes ne peut égaler la foi en Dieu dans le cœur et la conscience du peuple nigérien. Or, ce trait essentiel de notre personnalité n’est pris en compte dans nos constitutions qu’à travers de vagues références aux  « valeurs qui fondent notre personnalité » et « notre identité culturelle ». Le souci de précision qui a animé le constituant dans ses références aux instruments juridiques internationaux laisse la place à des formules vagues quand il s’agit de caractériser le socle culturel commun dont les Nigériens dans leur ensemble tirent leur personnalité.  Valeur pour valeur, il y a pourtant mille fois plus de nigériens qui croient en Dieu qu’en la République ou l’Etat de droit par exemple ou même la Démocratie, qui leur sont pourtant présentés comme des valeurs sacrées.
Affirmer solennellement notre foi en Dieu, n’est pas forcément remettre en cause « le sacro-saint » principe de séparation de l’Etat et de la religion, mais simplement prendre en compte l’état d’esprit et la personnalité profonde du peuple au nom duquel et pour lequel on élabore cette loi. Ce n’est pas tout. Proclamer solennellement notre foi en Dieu dans le préambule de la Constitution serait le moyen de donner une cohérence logique et une légitimité au serment confessionnel que le Président de la République est appelé à prononcer avant son entrée en fonction. En effet, pourquoi demander  au Président de la République de jurer « au nom de Dieu » et « sur le livre saint de sa confession », si au préalable on ne postule pas que la croyance en Dieu constitue une valeur cardinale pour le peuple ? En vérité, le Président agit  ainsi parce que le constituant sait que le peuple croit en Dieu et considère que jurer sur le Coran est un acte d’une très haute portée symbolique.
2.    « Aucune religion, aucune croyance ne doit s’immiscer dans les affaires de l’Etat ». A travers cette disposition contenue dans les deux constitutions (de 1999 et de 2009), le constituant nigérien  s’est illustré par un excès de zèle laïc qu’on ne retrouve dans aucune autre constitution des pays qui ont la même histoire politique que le Niger, ni même dans la constitution laïque qui nous a jusque-là servi de référence, à savoir celle de la 5è République française.
En effet, non satisfait d’affirmer le principe de la séparation de l’Etat et de la religion et de déclarer les partis à caractère religieux interdits, le constituant nigérien a voulu aller plus loin encore, en érigeant une barrière infranchissable entre religion et politique.
Cette disposition supplémentaire fait des dernières constitutions nigériennes, des modèles qu’on peut qualifier de « plus royalistes que le roi » en matière de laïcité. En effet, même les Français qui ont opté avec raison pour la laïcité, dans un contexte historique qui était le leur, après avoir subi 15 siècles durant le joug des prêtres et des évêques catholiques, ne sont pas allés à cette extrémité dans l’acharnement contre la politisation du  fait religieux.  Cela est d’autant plus étonnant qu’on n’a jamais signalé au Niger de menace réelle de la religion sur l’Etat ou les institutions démocratiques. Parmi  les expériences connues de remise en cause ou de tentatives de remise en cause de la démocratie, aucune  n’a été le fait de la religion ou de ses partisans. Bien au contraire, les Nigériens qui ont récemment organisé le «tazartché »  étaient visiblement parmi ceux qui ne faisaient pas grand cas de Dieu dans la vie quotidienne. Pourquoi est-il donc nécessaire d’entourer le texte constitutionnel de dispositions de ce genre frisant l’athéisme et le rejet de Dieu ?
Examinons à présent le fond de la disposition interdisant l’immixtion de la religion dans les affaires de l’Etat. Ce qui saute tout de suite aux yeux, c’est son caractère  irréaliste. En effet, le premier qui  viole cette disposition est l’Etat lui-même qui introduit la religion dans toute une série d’affaires publiques. Les exemples sont nombreux. Sans parler des mœurs politiques aujourd’hui consacrées par les autorités publiques de faire la Fatiha à l’ouverture et à la clôture des réunions officielles, on peut citer parmi les cas d’immixtion par l’Etat  de la religion dans les affaires publiques :

-    Le  Président de la République qui prête serment sur le livre saint de sa religion et jure devant Dieu et devant le peuple (voir Art.42 de la constitution de la 6è République) constitue en soi une référence religieuse au sein du dispositif constitutionnel
-    Dans le domaine de l’Education, l’Etat promeut l’enseignement de l’islam à travers les écoles franco-arabe (medersas publiques)
-    Dans le domaine de la justice, le pouvoir de régler les affaires liées à la famille  est reconnu  par l’Etat aux ulémas (mariage, divorce, naissance, décès, succession, donations) etc…
-    L’organisation du hadj par l’Etat constitue une implication de celui-ci dans une affaire qui relève de la  religion
-    Dans le domaine diplomatique, l’Etat du Niger est membre de l’OCI qui est une organisation d’Etats ayant en commun le partage de la religion islamique.
Ces exemples montrent que la religion est déjà dans les affaires de l’Etat et ce, par le fait de l’Etat lui-même.
Quand on cherche les raisons qui nous ont conduit à ce syncrétisme laïc, on les trouve dans le fait que l’éducation et la pratique religieuses sont si ancrées au Niger, et les valeurs islamiques imprègnent le comportement de chaque Nigérien au point où il est impossible que même dans l’exercice de fonctions officielles, les Nigériens soient capables de se couper de ces pratiques. Les partisans de la laïcité ont assurément  mal compris la mentalité nigérienne en croyant que l’énoncé de textes, même au niveau d’une loi fondamentale, pouvait suffire à estomper des attitudes, des comportements et des pratiques multiséculaires.
A l’inverse, les musulmans auraient tort de penser qu’il suffirait de supprimer le principe de la séparation de l’Etat et de la religion pour que, comme par enchantement, la religion fasse l’objet d’une pleine reconnaissance  et d’un progrès prodigieux au sein de la population. Les exemples abondent de pays d’Afrique qui reconnaissent l’islam comme « religion de l’Etat et du peuple », sans que cela  revête une signification majeure dans les comportements des dirigeants et dans les pratiques du peuple.
C’est pourquoi, nous devons nous méfier des thèses défendues par certains « radicaux » nigériens qui posent la suppression et rien que la suppression du principe de laïcité comme l’alpha et l’oméga de toute réforme constitutionnelle digne de ce nom. Cela, non pas parce que nous serions d’accord avec la laïcité, mais parce que le problème n’est pas celui d’un simple énoncé théorique, mais de capacité à traduire cet énoncé dans les faits.
Dans le même ordre d’idées, nous ne pouvons pas nous empêcher de fustiger les mises en garde tonitruantes de certains de nos compatriotes qui sonnent la charge dès qu’on réclame une place honorable à la religion, à la mesure de son importance sociale, sous le prétexte que les donateurs occidentaux prendraient peur et suspendraient leur aide au pays. Ces menaces de sanctions  extérieures ne correspondent pas à une vérité historique dans le contexte géopolitique actuel. Nous n’en voulons pour preuve que le cas de pays comme la République islamique de Mauritanie, le Royaume du Maroc, Djibouti et d’autres encore… Tous ces pays ont rejeté le principe de la laïcité dans leurs constitutions et fait de l’islam la religion officielle, sans pour autant être privés d’aide par les donateurs occidentaux, en tout cas pas par la France qui est  la patrie de la laïcité érigée en principe de gouvernement. Il faut donc raison garder et se  convaincre que la constitutionnalisation de la laïcité dans nos précédentes constitutions était un choix personnel de la classe politique nigérienne, motivé par des calculs de politique intérieure et rien d’autre.
3.    L’Etat et les collectivités publiques ont le devoir de protéger la santé physique, mentale et morale de la famille, de la jeunesse, de la mère et de l’enfant. Il n’y a pas que l’Etat et les collectivités publiques qui doivent être tenus à ce devoir. Même les organismes privés doivent y être assujettis notamment les radios, les télévisions, les institutions éducatives etc…, sinon, ces derniers passeront leur temps à détruire impunément ce que l’Etat  peine à construire et à protéger. L’Etat doit prendre conscience que la plus grande menace à notre identité culturelle et à nos valeurs de civilisation passe aujourd’hui par les medias qui contribuent beaucoup plus que l’école à l’aliénation de la jeune génération, à travers  des modèles culturels extravertis et des plus pervers. Des garde- fous doivent entourer la diffusion des programmes des radios et des télévisions privées, pour préserver notre jeunesse d’une occidentalisation culturelle  néfaste à la santé mentale et à l’équilibre psychosociale de cette frange fragile de la population.

Pour que cette entreprise soit un succès, il faut naturellement que l’Etat lui-même donne l’exemple. Il est contradictoire que les médias publics eux-mêmes se permettent de diffuser à longueur de journée des clips vidéo et des films qui incitent nos jeunes garçons et nos jeunes filles à des comportements qui jurent avec notre morale familiale et nos mœurs sociales. Cette pratique ne doit plus avoir cours, sinon, les dispositions constitutionnelles relatives à la protection de la jeunesse et de la famille ne seront qu’un mensonge à soi-même. Cette position ne peut être assimilée à une quelconque forme de censure. Elle s’inscrit dans une morale volontaire et basique, à laquelle se soumettent tous les hommes et toutes les sociétés normalement constitués.
Les problèmes politiques nouveaux et les solutions que préconisent les musulmans
Une des questions politiques majeures qui préoccupent la classe politique  nigérienne aujourd’hui est de savoir comment mettre fin à l’instabilité récurrente qui fragilise les institutions démocratiques au lieu de les renforcer. Depuis la conférence nationale, les différentes constitutions élaborées  ont rivalisé de prodiges pour instituer des verrous contre les tentatives de remise en cause du cadre démocratique. Aujourd’hui encore, après le coup de force constitutionnel de Tandja contre la 5è République, les forces démocratiques tentent d’imaginer les aménagements constitutionnels adéquats à proposer pour rendre à l’avenir  impossible ce type de forfait contre la démocratie.
En réfléchissant à ce problème, on arrive à la conclusion que sa solution ne réside pas dans les textes, parce que la cause ne s’y trouve pas non plus. Elle se trouve dans les comportements des acteurs politiques. Et ces comportements sont façonnés par la culture, notamment politique dont ils sont porteurs, pas par les textes qui ne portent les principes que sous la forme de lettres mortes. En d’autres termes, ces politiciens seront d’autant moins enclins à respecter les règles du jeu que lesdites règles ne rencontrent pas dans leurs consciences,  une prédisposition durable, acquise au travers d’un long processus d’apprentissage, et de socialisation.
Certains ont pensé et pensent encore qu’il suffit que les constitutions soient bien rédigées et massivement adoptées, les institutions mises en place et les dirigeants démocratiquement élus, pour que le jeu se fasse tout seul.  Les coups de force à répétition qui ont émaillé notre expérience démocratique des 20 dernières années suffisent à mettre en garde contre toute espèce de croyance au raccourci historique. Ce ne sont pas les textes qui garantissent les libertés, les droits et les obligations dans un pays de vieille tradition démocratique comme la France. En Grande Bretagne, les libertés de conscience et de culte ne sont pas moins garanties qu’en France laïque  ou au  Niger, alors même que l’Etat reconnaît l’Eglise catholique d’Angleterre (anglicane) comme religion officielle. Aux Etats Unis, alors que les textes proscrivent sans appel toute forme de discrimination basée sur la religion, les américains qui s’affichent athées subissent un ostracisme  de fait aux élections présidentielles où ils partent d’office perdants. Ils ont du reste créé une association pour lutter contre cette discrimination non écrite. Pourquoi tout cela?
Parce qu’au Niger, comme ailleurs, la stabilité du cadre et des institutions démocratiques ne peut résider dans la magie des textes, mais plutôt dans les traditions populaires. La solution au problème est  donc de persévérer dans l’éducation politique des Nigériens pour espérer que ces derniers finiront comme cela s’est passé en Europe et en Amérique, par acquérir définitivement les reflexes d’un peuple politiquement responsable.
Mais il existe un moyen pour hâter ce processus d’éducation, et les musulmans proposent aux Nigériens d’essayer cette voie. Elle consiste à arrimer  fortement, à accrocher solidement  les pratiques et comportements des acteurs politiques aux vertus et valeurs  islamiques traditionnellement reconnues par le peuple. Deux exemples pour illustrer nos propos. Ils sont relatifs au processus électoral et aux nominations aux hautes fonctions de l’Etat.
En vue de choisir nos dirigeants, nos hommes politiques font acte de candidature à la magistrature suprême, à la députation, aux municipales etc.... Parmi les conditions à remplir pour être éligible, ou dans la prestation de serment lors de l’investiture d’un élu, on pourrait par exemple faire savoir à ce dernier qu’en voulant présider aux destinées des musulmans, il s’engage  aussi bien à accepter la sanction du peuple qu’à répondre devant Dieu  de ses actes. Ce faisant, il accepte que la colère de Dieu lui tombe dessus dans le cas où il trahit la confiance du peuple. Concrètement, cette proposition pourrait se traduire par un ajout à la dernière phrase du serment confessionnel du Président de la République. Cela donnerait la phrase suivante:
« En cas de parjure, que nous subissions les rigueurs de la loi …et de la justice de Dieu».
Notre conviction est qu’avec un serment arrangé comme tel, on n’aura pas besoin de chercher d’autres critères pour disqualifier des candidats à la présidence de la République par exemple, parce que beaucoup se désisteraient certainement d’eux-mêmes.
Une autre faiblesse constatée dans notre système électoral, est qu’il n’arrive pas à empêcher le vote basé sur l’appartenance ethnique et régionale des candidats. La configuration des fiefs politiques des principaux leaders de la scène politique nigérienne confirme clairement cet état de fait.
La solution que les musulmans proposeraient à ce problème est d’éveiller chez les électeurs nigériens la  conscience qu’en effectuant un vote en faveur d’un candidat, ils portent un témoignage. Or, pour les musulmans, témoigner c’est attester par Dieu que le candidat qu’ils vont choisir est celui qu’ils estiment avoir en leur âme et conscience, les qualités exigées pour exercer la fonction pour laquelle il s’est porté candidat. En agissant autrement,  ces électeurs trahiraient la confiance des musulmans et s’exposeraient au châtiment de Dieu, tel qu’il l’a annoncé contre ceux qui pratiquent le faux témoignage. Comme l’associationnisme, le faux témoignage fait partie des grands péchés en islam. En imaginant un mécanisme  comme une simple inscription d’un tel engagement sur les cartes d’électeurs, il est clair qu’on a de réelles chances de venir à bout des votes fantaisistes et mécaniques lors des élections.
Le même type de mécanisme peut être institué pour les nominations aux hautes fonctions de l’Etat par le Président de la République et aux postes de responsabilité par les ministres et les directeurs généraux des entreprises publiques. Ce qui permettra à coup sûr d’endiguer sérieusement et par des moyens somme toute peu coûteux, le favoritisme et les promotions partisanes des parents, amis et connaissances dans l’administration et des entreprises publiques.
Et pour pérenniser ce processus, et assurer la préparation d’une relève sûre, il faudra penser à introduire dans les programmes d’enseignement scolaire, une éducation civique basée sur la morale religieuse  permettant à nos enfants d’acquérir un comportement de respect quasi sacré pour le bien public, pour l’intérêt public en général, et pour toute règle de conduite collectivement élaborée et agréée par la communauté nationale.
Il découle de ce qui vient d’être dit ci-dessus, la proposition de consacrer la formation civique et morale de la population et de la jeunesse tout particulièrement, à travers des programmes publics de sensibilisation, d’éducation et d’enseignement. Proclamer l’attachement du peuple à l’Eternel, nettoyer la constitution de ses scories antireligieuses somme toute inutiles, protéger la jeunesse d’une acculturation programmée de la part des organes de communication de masse et assurer l’éducation morale du peuple et de ses enfants pour le respect des valeurs sacrées, telles nous semblent être en résumé, les priorités que les porteurs de la foi doivent essayer de faire prévaloir dans le débat national en cours.
Puisse Allah faire que cet appel soit entendu par ceux à qui il est destiné.

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